Cette section regroupe les vidéos réalisées à partir de 2010.
Lieux d’archives (2024)
Vidéo artistique créée à partir d’archives québécoises, “Lieux d’archives” explore le potentiel d’évocation des photos anciennes et des écrits provenant d’archives québécoises.
Dans le cadre du projet de recherche “Carnets recherche-création“, le professeur d’archivistique Yvon Lemay, co-directeur de ma thèse complétée en 2019, m’a invité à créer une œuvre à partir d’archives québécoises en puisant à travers la banque d’images et de textes sélectionnés au “terme d’une tournée sur le Web des lieux dédiés aux archives au Québec amorcée en 2022 dans le cadre du 2e volet [du] projet de recherche-création” (Lemay, 2024, communication personnelle). M’est venue l’idée de faire une vidéo expérimentale qui mettrait en valeur l’émotion et la valeur esthétique de ces photographies et textes qui, pour moi, évoquent une part du subconscient collectif québécois.
L’utilisation de synthèse vocale, procédé qui consiste à transposer des contenus textuels numériques en voix sous forme de fichiers sonores (et que j’avais déjà exploré dans une vidéo de mon projet Archivoscope), a été une des premières techniques qui, intuitivement, me vinrent à l’esprit d’explorer pour ce projet. Les voix artificielles donnent un effet “vallée de l’étrange“, une distance par rapport au texte déclamé de par la neutralité de leur intonation qui font fi du sens des mots. Le texte lu par les machines allait être, tel que le stipulait les contraintes de création originale énoncée par Yvon, une “sélection de certains mots dans les citations et, quant aux photographies, vous avez le choix de retenir un détail uniquement, d’en modifier l’orientation ou d’apporter d’autres modifications, dans la mesure où les droits d’auteur le permettent.” (Lemay, 2024). J’ai donc sélectionné des mots et phrases qui me semblaient les plus forts de signification et d’émotion. En testant la durée des mots copiés-collés dans le logiciel de synthèse vocale Text To Speech Free et convertis en sons, une première sélection fut opérée. Une première brique de la vidéo était en place.
La deuxième composante est l’exploitation des photographies constituant l’essentiel du visuel. Après plusieurs expérimentations avec les images, un simple effet de zoom s’est avéré un dispositif visuel suffisant de par le potentiel esthétique déjà chargé des images. Les textures et scories des supports des photographies rappellent le passage du temps, contribuant à l'”effet archive” de la vidéo. Un fond animé constitué de photographies floutées induisent un effet hypnotique : alors que le regard se concentre sur l’image en premier plan, fixe et qui avance, le regard périphérique capte le mouvement transversal du fond.
La musique est la troisième composante de l’œuvre. L’idée de base était d’improviser la musique sur la vidéo afin de réagir à chaud à la suggestion subconsciente suggérée par les images. Un canevas temporel était déjà établi par le montage vidéo : 11 sections de durées égales correspondant à autant de photos. J’ai ensuite imaginé qu’un son de bol tibétain serait le son idéal pour venir ponctuer chaque changement d’image, chaque section étant précédée d’un décompte. Par la suite, l’idée de superposer plusieurs pistes de piano s’est avérée intéressante à explorer. La première piste de piano enregistrée en une seule prise en suivant les images a donné une direction générale aux différentes sections. Cinq autres pistes de piano ont été enregistrées en interaction avec la piste de base.
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